Merci le film "Corporate" : plus jamais ça !

Le film Corporate suscite de nombreuses réactions, ce qui a au moins le mérite de provoquer des débats et des questionnements sur l'évolution du management ces dernières années. Je vous livre mon ressenti d'ancien directeur d'usine sur ce sujet aussi délicat que complexe.

 

La grande crise de 2007-2008 a suivi une période de 10 ans particulièrement faste pour les actionnaires, avec des rendements nets totalement déconnectés du coût de l'argent et de l'inflation. Les investisseurs et les banques ont progressivement assimilé comme normaux des rendements annuels supérieurs à 10%, et nombre d'entre eux, pour profiter à fond de la vague porteuse, n'ont pas hésité à s'endetter ou à spéculer au moyen d'achats à découvert et d'instruments financiers à fort effet de levier.

 

Aux premiers signes de la crise des subprimes, puis de la crise financière qui a suivi la faillite de Lehman Brothers, les actionnaires ont exigé des dirigeants d'entreprise des mesures drastiques pour limiter la casse et préserver au mieux les avoirs et revenus nécessaires à l'équilibre de leur patrimoine soudain menacé. Mais cette exigence s'est rapidement heurtée à la récession économique naissante dès la fin de 2008.

 

Comment alors s'étonner de la pression reçue par les DRH, eux qui gèrent le plus gros budget de coûts fixes d'une entreprise? Comment s'étonner de la précipitation des mesures décidées pour faire face à l'urgence des économies exigées? Et donc, par effet d'entonnoir, comment ne pas comprendre le manque d'adhésion des managers aux efforts consentis en quatrième vitesse, dans l'improvisation sociale de court-terme, sans aucune préparation, et même parfois à contre-sens des valeurs éthiques fièrement et soigneusement présentées sur les murs de l'entreprise?

 

La spirale de l'urgence s'est installée; en raison d'une part de la violence et de la rapidité de propagation de la crise financière, et d'autre part du "tout tout de suite" rendu possible par l'explosion des moyens de communication et de gestion informatisée. Le "humainement possible" et le "physiologiquement supportable" ont été balayés par la volonté d'obtenir à la fin du trimestre des chiffres plus présentables aux actionnaires. Avec ces cas de suicides que le film illustre bien, cette crise a marqué au fer rouge la borne absolue de l'horreur au travail.

10 ans plus tard, on commence à en mesurer toutes les conséquences, on réalise les dégâts... Mais les séquelles sont tenaces et les cicatrices ne sont pas refermées:

 

  • rupture d'adhésion d'une grande partie de l'encadrement, engendrant un turn-over important des plus audacieux et un présentéisme rampant des autres
  • accroissement des plaintes pour harcèlement moral, augmentation de l'absentéisme, envolée des troubles psycho-sociaux, des cas de burn-out, parfois jusqu'à cette insupportable extrémité du suicide
  • rejet croissant du système capitaliste chez les électeurs de nombreux pays, développement du populisme, besoin de protection croissante des populations

Quels enseignements en tirer?

 

Bien évidemment l'exigence reste et restera toujours un pilier indispensable à la vie des entreprises. Sans exigence, pas de résultat. Sans résultat, pas de survie possible de l'entreprise dans un monde de plus en plus ouvert, de plus en plus concurrentiel. Mais désormais, il est urgent, indispensable, vital même, d'y associer la bienveillance! On ne peut plus manager en prenant le risque qu'une femme ou qu'un homme en vienne à se détruire, en foudroyant sa vie dans un geste de désespoir qui plonge sa famille et ses enfants dans l'horreur.

 

En associant la bienveillance à l'exigence, la performance du travail redevient humaine et durable. Et dans le même temps, le manager obtient davantage de ses équipes, parce qu'il apprend à transcender les leviers d'implication de ses collaborateurs. Non seulement les résultats de l'entreprise grimpent, mais en plus les femmes et les hommes qui font ces résultats évoluent dans un contexte professionnel respectueux, motivant et porteur d'épanouissement personnel. Ce qui conduit de surcroit à faire reculer les coûts de l'absentéisme, du présentéisme et des affections professionnelles en tout genre.

 

Ce projet managérial, c'est celui que porte fièrement OXYGENIS, et avec lui l'ensemble du réseau français Impulsion Consulting. Nous l'appelons EXILLANCE. Comme une évidence. Comme une urgence aussi. Comme une contribution à la rénovation durable des pratiques managériales qui doivent désormais associer les valeurs humaines du savoir-être aux performances intrinsèques du savoir-faire.

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